L'éolien offshore a le vent en poupe en Asie du Nord

05/12/2022

Bien que de plus en plus implanté en Asie, le potentiel des énergies renouvelables pour lutter contre le changement climatique reste énorme dans une région qui représente 60 % de la population mondiale et plus de 50 % des émissions mondiales de carbone.

En effet, l'électricité sans CO2 produite par les parcs solaires et éoliens (et par les installations géothermiques et hydro-électriques) peut réduire directement les émissions en remplaçant l'énergie thermique provenant du charbon et du gaz. Les énergies renouvelables peuvent également être utilisées pour produire des carburants net zéro, comme l'hydrogène "vert" et l'ammoniac "vert". Ceux-ci peuvent aider à décarboniser des industries très émettrices, comme l'acier, le ciment et les transports longue distance.

C’est ce qui a incité les pays asiatiques à développer rapidement l’usage des énergies renouvelables. En Chine, en Inde et en Australie, les éoliennes sont présentes dans de nombreux paysages ruraux et les panneaux solaires ornent les bâtiments urbains. Dans la région Asie-Pacifique, les énergies renouvelables représentaient déjà 26 % de la production totale d'électricité et 10 % de l'approvisionnement énergétique total en 2021. 

L’attrait de l’éolien offshore

Pour atteindre les objectifs nationaux et mondiaux de zéro émission nette, il faudra cependant franchir une nouvelle étape dans laquelle l'éolien offshore est appelé à jouer un rôle. Le continent bénéficie en effet des vastes côtes asiatiques, et de l'abondance des ressources éoliennes.  Par ailleurs, les projets éoliens offshore sont généralement 4 à 5 fois plus importants que les projets éoliens ou solaires terrestres. Outre le marché chinois axé sur le marché intérieur, Taïwan, le Japon et la Corée du Sud sont trois marchés où l'éolien offshore progresse rapidement, avec un objectif de production nationale combiné de plus de 40 gigawatts d'ici 2035.

Suite à un referendum en 2018, Taïwan est progressivement sortie de l'énergie nucléaire pour la remplacer par de l’énergie à faibles émissions, principalement issue des énergies renouvelables. Le pays a rapidement réussi à établir des cadres réglementaires et des tarifs commerciaux abordables. Il a encouragé la participation d'opérateurs internationaux et favorisé le partage des connaissances et le développement de chaînes d'approvisionnement locales. Les autres marchés ont aussi adopté cette approche. Aujourd'hui, chacun d'entre eux compte plus de 100 projets de parcs éoliens offshore en cours de réalisation, certains déjà en exploitation, d'autres en cours de construction. Ils comptent également un nombre très important de projets en stade de développement.

Société Générale, précurseur

Pour promouvoir et financer cette nouvelle classe d’actifs, Société Générale s’appuie sur plusieurs atouts. L’expérience internationale du Groupe- et plus particulièrement européenne - dans le domaine de l'éolien offshore en est un. Sa connaissance approfondie de la technologie et des profils de risque associés et sa compréhension des marchés financiers et des réseaux bancaires locaux et internationaux sont deux autres forces sur lesquelles il s’appuie.

Ce " modèle ", adapté sur-mesure à chaque projet, a porté ses fruits.  Société Générale a participé, soit en tant que financier principal, soit en tant que conseiller financier, à presque tous les financements internationaux d'éoliennes offshore à Taïwan. Cela comprend  le tout premier projet Formosa 1, déjà opérationnel, et les quatre grands projets d'éoliennes offshore en cours de construction. Le Groupe a également joué un rôle dans les premières opérations offshore en Corée du Sud. Il a par ailleurs conseillé le consortium qui a gagné la première série d'enchères offshore au Japon en décembre dernier.

Sa connaissance du marché local lui permet de trouver des financements pour les promoteurs et les opérateurs étrangers nouveaux sur ces marchés. Elle sollicite ainsi les banques internationales et locales. D'autre part, son expérience en matière de financement de projets et d'émission d'obligations durables et vertes lui permet de mobiliser les financiers locaux. Ces derniers sont parfois moins expérimentés en matière de profil de risque de la catégorie d'actifs éoliens offshore, de financement à long terme sans recours, ou d’appétence pour les actifs verts.

En témoigne le récent closing  du financement du parc éolien d'Ishikari, au large de la côte d'Hokkaido, dans le nord du Japon. Développé par l'américain Pattern Energy, ce projet de 112 mégawatts (MW) inclut la première installation de turbines de 8 MW au Japon, le stockage de 100 MW par batterie. Il est complété par un contrat d'achat d'électricité (PPA) de 20 ans avec Hokkaido Electric, qui achètera 100% de la production. Société Générale est la seule banque non japonaise du consortium de financiers.

Innovation et développement

L’innovation dans ce domaine avance. Les turbines  d’une capacité de 12 MW et même 14 MW sont en cours de développement. Les chaînes d'approvisionnement régionales se développent. Les cadres réglementaires évoluent également. Les tarifs de rachat initiaux sont remplacés par des mécanismes de tarification plus compétitifs, tels que les "primes de rachat" combinées à des accords d'achat d'électricité par les entreprises. En outre, les plates-formes éoliennes offshore flottantes, qui sont déjà en construction en Europe, devraient se développer sur le littoral escarpé du Japon et de la Corée du Sud et les zones plus au large où le vent est plus fort. 

L'éolien offshore est une nouvelle classe d'actifs prometteuse. Société Générale a été précurseur dans ce domaine et entend bien continuer à jouer un rôle de premier plan sur ce marché.