Le financement du commerce international durable, moteur de la transition énergétique en Asie

13/12/2022

Société Générale figure parmi les pionniers du financement du commerce international durable et a développé plusieurs produits spécialisés afin d’accompagner ses clients dans leur transition. Shujue Cai, Responsable Structured Trade et ESG Transaction Banking pour l’Asie-Pacifique, partage son point de vue sur la façon dont le financement du commerce durable a un impact positif pour nos clients, la société et l’environnement.

L’Agence Internationale de l’Energie estime que pour atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050, l’électricité devrait représenter près de 50 % de la consommation totale d’énergie, et être produite à 90 % à partir d’énergies renouvelables (dont près de 70 % d’énergie solaire photovoltaïque et éolienne)1. Cet abandon progressif des énergies fossiles au profit des énergies propres nécessitera d’énormes investissements dans de nouvelles capacités, la modernisation des réseaux et le stockage de l’électricité, que l’on estime à environ 100 000 milliards de dollars au cours des trois prochaines décennies2.

En Asie, la dynamique est forte également. La combinaison de l’augmentation de la demande des consommateurs et des pressions exercées pour le respect des directives climatiques mondiales, qui contribuent à souligner l’urgence de la transition énergétique, représente un énorme potentiel en Asie pour le développement de projets d’infrastructures et d’énergies renouvelables.

Par conséquent, il existe un élan marqué sur le front des politiques. Les régulateurs locaux tels que l’Autorité Monétaire de Hong Kong et la Banque Centrale de Singapour, ainsi que les organisations régionales, comme l’ASEAN, participent à des groupes de travail du secteur financier qui collaborent à l’élaboration de lignes directrices et de taxonomies pour guider la classification des activités vertes. La Chine co-préside avec l’UE un groupe de travail international chargé de développer une taxonomie mondiale commune, ou « Common Ground », pour la finance verte.

Toutes ces initiatives visent à promouvoir la finance durable dans la région, soulignant l’importance de comprendre le paysage de celle-ci et les options offertes aux entreprises opérant en Asie.

La finance climatique a un rôle crucial à jouer dans la réalisation de cette transition vers la neutralité carbone. Le rôle du secteur financier dans la transition climatique est essentiel, comme le prévoit l’Accord de Paris, dans lequel les parties ont convenu de « rendre les flux financiers compatibles avec un profil d’évolution vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques » (CCNUCC, 2015). Les institutions financières sont reconnues comme des acteurs influents de la lutte contre le changement climatique par le biais du financement et de l’investissement, mais elles peuvent également jouer un rôle déterminant via le financement du commerce international. 

Ce dernier représente un nombre important de flux et peut donc avoir un impact considérable sur la réduction des émissions de CO2 dans de nombreux secteurs à travers le monde. Ces financements peuvent prendre la forme de garanties et de lettres de crédit essentielles au commerce des technologies et projets liés au climat, et même contribuer à rendre les technologies à faible émission de carbone accessibles à un plus grand nombre de pays. 

Par ailleurs, le financement du commerce international peut favoriser la transition ESG en soutenant les entreprises désireuses de modifier leur chaîne de valeur pour la rendre plus durable (fournisseurs avec une maturité ESG supérieure, transport émettant moins de CO2, produits et matières premières responsables, etc.).

Le financement du commerce international représente également un plus grand potentiel d’amélioration significative de la performance des entreprises et de leurs fournisseurs en matière de durabilité et peut contribuer à garantir que les biens et services sont produits sur le site le plus efficace en matière d’émission de carbone.

Compte tenu des tendances du marché de la dette ESG et de la demande croissante de services financiers durables, McKinsey estime que, d’ici 2025, les revenus du financement de commerce international durable pourraient atteindre 16 à 20 milliards de dollars, soit un taux de croissance d’environ 15 à 20 % par an.

Société Générale, qui figure parmi les pionniers dans ce domaine, a développé plusieurs produits spécialisés afin d’accompagner ses clients dans leur transition. En l’absence de norme de marché éprouvée et reconnue sur le commerce durable, la banque a construit son offre de financement du commerce international durable en se fondant sur les normes existantes (principes applicables aux prêts verts/sociaux, principes applicables aux obligations vertes, taxonomie verte de l’UE, principes applicables aux prêts liés à la durabilité). La banque suit également de près l’évolution actuelle des normes ICC pour le commerce international durable et participe à l’essai pilote pour l’application du cadre de la 1re vague pour les transactions dans le secteur textile qui vient d’être annoncée par l’ICC lors du sommet climatique de la COP27.

Société Générale propose des instruments verts de financement du commerce international tels que des lettres de crédit et des garanties bancaires pour des projets sous-jacents qui apportent une contribution positive claire à l’environnement. Notre cadre interne classe les projets verts éligibles selon leur appartenance à des activités telles que l’énergie renouvelable, le transport propre, la gestion durable de l’eau et des eaux usées, la gestion des déchets, l’économie circulaire, les bâtiments verts. La même approche a été adoptée sur l’aspect social du financement du commerce international en mettant l’accent sur la population ciblée dans des secteurs comme la santé, l’éducation, le logement abordable, les infrastructures de base à prix modéré.

Outre des obligations et prêts classiques liés à la durabilité, Société Générale propose également des facilités de financement du commerce international durables afin d’accompagner ses clients dans leur transition ESG en les incitant à atteindre des objectifs de performance en matière de durabilité ambitieux et fixés au préalable, tels qu’un pourcentage de réduction des émissions de carbone, une augmentation de l’économie circulaire, une réduction du taux de fréquence des accidents ou une augmentation de la diversité au sein de la direction. La notation RSE des clients peut être utilisée comme indicateur complémentaire.

L’expérience de Société Générale en matière de financement du commerce international vert inclut l’émission de sa première facilité de garantie de financement du commerce vert dès 2019, d’un montant de 230 millions d’euros,  pour le compte du fabricant d’éoliennes Siemens Gamesa Renewable Energy (SGRE), qui fournit des solutions éoliennes dans le monde entier et respecte son engagement envers les objectifs de développement durable des Nations Unies.

En Asie, Société Générale Séoul vient d’émettre un lot de six garanties vertes pour le compte de Hyosung Heavy Industries pour soutenir un projet de stockage d’énergie éolienne.

Ce ne sont là que quelques-unes des étapes franchies par Société Générale en matière de financement du commerce international vert et durable, et nous sommes impatients de travailler avec nos clients pour continuer à relever les défis environnementaux et sociaux, afin de bâtir l’avenir meilleur que les prochaines générations méritent.
 

1. IEA (2021), Net Zero by 2050 – Analysis, IEA, Paris, consulté le 26 août 2022, https://www.iea.org/reports/net-zero-by-2050 
2. https://www.forbes.com/sites/davidcarlin/2021/06/02/the-ieas-net-zero-climate-pathway-is-a-100-trillion-investment-opportunity/?sh=3f2d51805597