Révolutionner le financement de la chaîne d'approvisionnement : Perspectives sur l'avenir des flux de trésorerie

Cliquez sur l'image ci-dessous pour regarder l'interview sur le site de Global Finance (transcription ci-dessous).

Joseph Giarraputo, Global Finance (JG): Comment évoluent les besoins en flux de trésorerie des entreprises et quels sont les défis les plus significatifs ?

Gilbert Cordier, Société Générale (GC): Joe, je pense que 2024 a été une année difficile pour tous les acteurs proposant des solutions d'optimisation du fonds de roulement. En effet, nous venons d'un marché très dynamique, post-COVID. Nous avons vu des entreprises avec de forts arriérés, cherchant à optimiser leur liquidité. À ce moment-là, les entreprises profitaient encore de taux d'intérêt relativement bas. Ainsi, les fournisseurs s'étaient habitués à obtenir un financement à bas prix.

Puis, les entreprises ont commencé à faire face à une augmentation des stocks, à une hausse des taux d'intérêt, remettant en question fortement les avantages du financement de la chaîne d'approvisionnement. Mais Joe, comme toujours, en période difficile, il s'agit de nouvelles opportunités. Nous avons vu des entreprises demander une mise en œuvre SCF plus efficace : des processus plus rapides et sans couture, même des solutions intégrées aux ERP. Et puis, le concept de finance intégrée est même apparu, ce qui signifie : plus besoin d'avoir une plateforme dédiée, toutes les informations et mises à jour pertinentes devraient être disponibles via le système ERP des entreprises.

En ce qui concerne les défis les plus significatifs, je vois les suivants :

1. Coordination des différents acteurs pour réussir les programmes SCF : Trésorerie, achats, banques, fournisseurs et même les fournisseurs de plateformes si nécessaire.

2. Les grandes entreprises sont bien servies par les banques pour optimiser leurs créances, mais comment pourrions-nous soutenir les entreprises de taille intermédiaire qui ont également de forts besoins et attentes ? Comment pourrions-nous intégrer rapidement les fournisseurs, pour accélérer le déploiement des offres de programmes SCF, mais aussi l'optimisation des flux de trésorerie de nos clients ? Comment pourrions-nous mieux servir les PME en termes de financement ? Nous avons exactement les mêmes ressources que les grandes entreprises en termes d'intégration et de due diligences.

JG : Comment les solutions SCF intégrées aident-elles les entreprises à optimiser le flux commercial ?

GC : La mise en œuvre du SCF doit être un processus transparent. Comme nous l'avons dit précédemment, cela implique diverses équipes au sein des entreprises : trésorerie, comptabilité, achats, juridique, informatique, etc. Donc, vous devez proposer une solution robuste et entièrement intégrée, car ces entreprises n'ont pas beaucoup de capacité rare pour mettre en œuvre ce type de projet.

Deuxièmement, assurez-vous de ne pas réinventer la roue. Il existe déjà des solutions d'achats et de paiements en espèces. Donc, assurez-vous d'être connecté à ces outils.
Ensuite, si vous avez une solution SCF intégrée, les avantages sont évidents. Dès que l'acheteur valide une facture, elle est immédiatement disponible pour les fournisseurs pour le financement, ce qui améliore fortement la liquidité de ces derniers. Les fournisseurs conserveront toujours leur même processus d'appel d'offres. Mais vous devez avoir un processus efficace pour valider la facture, dans un délai court du côté de l'acheteur. Pour cela, avoir une solution SCF intégrée rendra les finances disponibles pour les fournisseurs presque en temps réel. Par conséquent, c'est une solution gagnant-gagnant pour moi : pour les entreprises d'optimiser leur fonds de roulement grâce à une extension des délais de paiement ; pour les fournisseurs qui bénéficient de la monétisation de leurs créances à un prix compétitif.

JG : En parlant des avantages, dites-nous quels avantages l’innovante solution SCF de la Société Générale offre aux fournisseurs et aux clients.

GC : Chez Société Générale, notre ADN, notre état d'esprit, est toujours de remettre en question la situation existante, la solution existante, pour le bénéfice de nos clients. En d'autres termes, la question clé est : « Comment pourrions-nous encore améliorer notre offre de produits pour mieux servir nos clients ? » Nous avons été très actifs dans le financement de la chaîne d'approvisionnement (SCF) pendant presque dix ans avec notre solution et notre plateforme interne.

Mais l'année dernière, nous avons conclu que nos clients méritent d'avoir un éventail de solutions plus large à leur disposition. Nous avons décidé de nouer un partenariat avec CRX Market pour offrir une solution agnostique en matière de volume aux entreprises, simplement parce que c'est un besoin clairement exprimé par certains de nos clients. Cette solution innovante permet à nos clients d'externaliser la gestion de projet informatique avec CRX, leur permettant de mettre en œuvre en un temps record une solution SCF, qui est entièrement intégrée à SAP, par exemple. De leur côté, les fournisseurs ont accès à la plateforme de CRX, qui a un solide bilan et une interface bien conçue. La connectivité que Société Générale a développée avec cette FinTech nous permet de préfinancer les factures de manière entièrement automatisée, au bénéfice des fournisseurs de nos clients.

Aujourd'hui, nos clients peuvent choisir entre notre plateforme interne ou une plateforme tierce. Mais finalement, nous offrons toujours exactement le même service à nos clients et à leurs fournisseurs.
Il s'agit d'optimiser leur fonds de roulement, d'améliorer leur liquidité et de renforcer leur chaîne d'approvisionnement.

JG : Gilbert, vous avez déjà mentionné les partenariats avec les FinTechs. Comment influencent-ils les solutions SCF et l'innovation ?

GC : Comme vous le savez, Joe, les FinTechs sont actives dans le SCF depuis plus d'une décennie. Nous ne parlons pas de startups, certains acteurs sont bien établis. Ces acteurs ont apporté de nombreux concepts innovants, qui remettent en question, en fait, les banques traditionnelles et nos solutions bancaires. Mais c'est bénéfique pour les entreprises et pour l'ensemble de l'écosystème. Les FinTechs sont des organisations plus petites et, par conséquent, beaucoup plus agiles que les grandes banques pour s'adapter aux attentes de certaines entreprises, en termes de fonctionnalités numériques par exemple. Soyons francs, ces FinTechs bouleversent l'environnement SCF, mais dans le bon sens ! Elles repensent constamment les processus et outils numériques les plus efficaces et s'assurent que nous, banques et FinTechs, offrons la meilleure expérience possible à nos clients. Pour être honnête, je ne vois pas les FinTechs comme des concurrents, mais plutôt comme de véritables partenaires, qui peuvent rendre les solutions SCF encore plus visibles pour les entreprises. Au final, le partenariat est évident, car ces FinTechs commercialisent la solution comme des plateformes multi-financeurs. Et devinez quoi ? Qui sont les financeurs ? Les banques, bien sûr, c'est notre ADN !