L’éolien en mer : un enjeu pour la transition énergétique

19/05/2023

Avec la loi française adoptée le 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, les projets de parcs éoliens en mer vont connaître une accélération.

Le déploiement massif des énergies renouvelables est essentiel pour lutter contre le dérèglement climatique en permettant de diminuer la dépendance aux énergies fossiles. Si l’on prend l’exemple de la France, en 2022, la production électrique provenait pour 63% de l’énergie nucléaire, 26% de l’énergies renouvelables et 11% de l’énergies fossile1. Pour accélérer la transition énergétique, la promulgation de la loi d’accélération des énergies renouvelables, le 10 mars dernier, marque le début d’une nouvelle étape. Le texte a pour objectif de faciliter l'installation d'énergies renouvelables pour rattraper le retard pris dans ce domaine, car la France était le seul pays européen à ne pas avoir atteint l'objectif fixé par l'Union européenne de 23% de part de renouvelables en 2020.

Cette loi vise à concilier l’amélioration de l’adhésion locale avec l’accélération du déploiement des énergies renouvelables. Elle se structure autour de quatre piliers : 1/ accélérer les procédures, 2/ libérer le foncier nécessaire, 3/ accélérer le déploiement de l’éolien en mer et 4/ améliorer le financement et l’attractivité des projets d’énergie renouvelable.


Concernant l’éolien en mer, 8 projets ont été lancés depuis 2011 et le gouvernement français s’est fixé pour objectif de déployer 50 parcs éoliens pour atteindre 40 GW d’ici 2050. Deux nouveaux parcs éoliens situés au large des îles d’Yeu-Noirmoutier et du Tréport-Dieppe viennent d’ailleurs de clôturer leur financement début 2023. « Avec une capacité respective de production annuelle moyenne de 1 900 GWhs pour alimenter en électricité près de 800 000 personnes et de 2 000 GWhs pour alimenter 850 000 personnes, ce sont des projets énergétiques majeurs et un engagement concret pour la réussite de la transition énergétique en France, » explique Yann Le Bot, Directeur Energy+ Group chez Société Générale qui a agi en tant que conseil financier sur ces projets. « La banque a accompagné l'équipe projet et ses actionnaires tout au long de l'histoire du projet, depuis ses débuts jusqu'à la signature de ce financement complexe. Grâce à sa grande expérience dans le financement de projets éoliens en mer et à sa vision précise du marché, Société Générale a contribué de manière significative au succès de ce projet, » rajoute Mickaël Jozefowicz, directeur financier de « Eoliennes en Mer Dieppe Le Tréport »

Avec cette loi, la planification des projets se fera façade par façade2 et non plus projet par projet, pour avoir un développement coordonné et, selon les décrets publiés, des appels d’offres plus réguliers lors desquels les lauréats se positionneront sur des volumes plus importants. Cette planification se fera en concertation avec la Commission nationale du débat public (CNDP) : quatre débats publics - un par façade - seront organisés en 2023 afin de déterminer avec les parties prenantes (pêcheurs, associations de protections de l’environnement, acteurs du tourisme, grand ports, plaisanciers, etc.) et le grand public les zones potentielles et les grandes caractéristiques. « Cela reste à confirmer par la publication des décrets, mais la loi prévoit de cibler en priorité les zones les plus propices situées dans la zone économique exclusive (ZEE) ce qui facilitera l’adhésion du public, » précise Nicolas Lorinet, Directeur, Energy+ Group chez Société Générale.

Avec l’accélération à venir des projets d’éolien en mer, les industriels et acteurs de l’énergie auront besoin d’expertise et conseil pour répondre aux appels d’offres mais aussi pour le financement de ces activités. « L’éolien en mer est un marché très concurrentiel avec énormément de demandes pour peu de projets et cette compétitivité dans les appels d’offres se reflète dans des prix plutôt bas si l’on compare aux prix actuels de l’énergie ou prix des derniers appels d’offres solaires photovoltaïques ou éoliens terrestres, » rappelle Nicolas Lorinet. « L’optimisation de l’ensemble des éléments de la chaîne est nécessaire pour remporter les appels d’offre. A ce titre, nous mettons notre expertise au service de nos clients en les accompagnant dès la phase d’appel d’offres, » ajoute Yann Le Bot.

Dans ce contexte, de nouvelles technologies et de nouveaux modèles d'entreprise vont apparaître, comme le projet pilote de Provence Grand Large, l’un des premiers au monde composé de 3 éoliennes flottantes, en construction en mer Méditerranée au large de Marseille. Afin de de protéger davantage la biodiversité, le projet s’appuie sur une nouvelle technologie : les éoliennes reposeront sur des flotteurs innovants dits "à lignes d’ancrage tendues" permettant de limiter l’impact sur l’environnement et les fonds marins. Société Générale est conseil financier et arrangeur principal de ce projet innovant, dont le financement a été possible grâce à l’expertise d’ingénieurs conseil énergie et à leur connaissance des plates-formes en mer.

La nouvelle loi propose également un volet sur l'agrivoltaïsme, qui permet de déployer des installations de panneaux photovoltaïques compatibles avec la production agricole. « Les conditions de développement de l'agrivoltaïsme restent à déterminer mais nous pourrons nous appuyer sur les expertises de l’ensemble de nos équipes pour accompagner au mieux nos clients dans les appels d’offres à venir dans ce domaine, » conclut Nicolas Lorinet.

1 source RTE France

2 les 4 façades maritimes sont Normandie, Bretagne, Nouvelle Aquitaine et Méditerranée