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L’heure de la valeur des capitaux propres a-t- elle enfin sonné ?
Après des mois de gains fulgurants sur les actions, portés par l’anticipation d’un assouplissement monétaire plus marqué et par l’élan de la croissance économique généré par l’IA, les marchés marquent soudainement un coup d’arrêt avec une tendance à la baisse en raison des inquiétudes concernant les tarifs douaniers, la reprise de l’inflation et ses perspectives négatives sur l’évolution des taux.
Pourtant, si l’histoire se répète, une stratégie de valorisation des capitaux propres pourrait bien voir son heure sonner.
« Il est communément admis que la valeur des capitaux propres performe bien lors des phases de reprise économique lorsque la croissance est anticipée », déclare Solomon Tadesse, Responsable de la recherche quantitative actions chez Société Générale Amériques. « Historiquement, sa performance est fortement corrélée à la hausse des rendements obligataires, car ces derniers sont le signe d’une croissance économique future. »
Un autre élément joue en faveur de la valeur des capitaux propres dans le contexte actuel d'incertitude des marchés : ce panier d’actions a démontré sa résilience et rebondit fréquemment lors des épisodes de stress de marché, faisant preuve de caractéristiques défensives essentielles, selon une étude de la Recherche de Société Générale.
« Notre étude indique que la valeur des capitaux propres surpasse le marché dans son ensemble, aussi bien lors de fortes hausses que de fortes baisses », précise M. Tadesse.
D’après la Recherche de Société Générale, en période de tensions sur les marchés (définies comme des épisodes où le S&P 500 affiche une baisse de 10 % ou plus), la valeur des capitaux propres aux États-Unis a souvent affiché une performance résiliente, voire un rebond en pleine crise (voir graphique ci-dessous).
« Cela a été particulièrement le cas lors des crises inflationnistes des années 1970 et du début des années 80, qui rappellent le contexte macro-économique actuel », ajoute M. Tadesse.
Toutefois, la mise en place d'une stratégie sur la valeur des capitaux propres peut présenter des défis particuliers. En effet, ce type de portefeuille peut être alourdi par des titres peu performants – le deep value. Une approche filtrée de la valeur des capitaux propres pourrait donc s’avérer plus pertinente.
« Quoi qu'il en soit, conclut Tadesse, seul le temps nous dira si la valeur des capitaux propres verra se répéter l’histoire centenaire de sa performance lors du cycle actuel de correction potentielle du marché »