ASIE : CONSTRUIRE LES RÉSEAUX DE LA RÉVOLUTION DES DONNÉES

21/04/2023

Le secteur des Technologies, Media et Télécoms (ou TMT) représente un marché en pleine expansion qui pèse déjà plusieurs billions de dollars. Et si la plupart des médias titrent sur les services aux consommateurs (le dernier chatbot ou le dernier réseau social), la majeure partie des investissements et de la croissance se trouvent en réalité dans le secteur de l'infrastructure nécessaire à la numérisation de la société.

Tours de télécommunications, équipements 5G, câbles de fibre optique et centres de données sont les véritables actifs de cette "ruée vers l'or". Quelques chiffres : les opérateurs de télécommunications mobiles devraient investir plus de 600 milliards de dollars1 entre 2022 et 2025 pour déployer la 5G et accroître de 400 millions le marché actuel de 5,3 milliards d'abonnés, principalement en Asie-Pacifique et en Afrique. 

 

Le continent asiatique doit également combler son retard en matière de de pénétration de l’internet. Les taux d’accès y sont de 73 % en Asie de l'Est et de 39 % seulement en Asie du Sud, à comparer avec environ 90 % aux États-Unis et en Europe2. Dans certaines économies émergentes, le déploiement de la fibre est nécessaire pour permettre la connexion des foyers et des bâtiments. 

 

Le déploiement de la 5G est très gourmand en capital, en raison de la faible portée de ses antennes. Pour cette raison, de nombreux opérateurs se tournent vers d’autres infrastructures afin d'« alléger » les actifs de leur bilan. Ils mettent ainsi à la vente leurs tours de télécommunications (ou pylônes).

 

Préférer la fibre aux tours de télécommunications

Le regroupement des actifs des tours et leur filialisation en sociétés indépendantes est déjà très répandu en Europe et aux États-Unis. Cette solution gagne l’Asie. Déjà très avancée en Australie, en Indonésie et en Inde, cette solution tarde à se développer sur les marchés en développement de l'Asie du Sud-Est et auprès des opérateurs plus traditionnels de Corée du Sud et du Japon. 


Les banques et les investisseurs y voient l’opportunité de conseiller et de financer ces nouvelles entreprises. Ces dernières ont également besoin d'un refinancement régulier. En effet, les prêts garantis par les TMT sont en général d'une durée plus courte, de 5 à 7 ans, quand les prêts du secteur de la production d'électricité sont de 15 à 20 ans.


Pendant ce temps, entreprises de télécommunications et entreprises indépendantes (fournisseurs d'accès à Internet) installent la fibre optique dans toute la région : câbles longue distance pour les réseaux métropolitains ou câbles courte distance pour le raccordement des foyers. Ce qui favorise la création d’un sous-secteur d’opérateurs à large bande, spin-outs aussi bien que startups, dont les besoins en investissements sont importants, comme en Australie et à Hong Kong. En Malaisie, la société nationale de télécommunications étudie la possibilité de céder ses actifs dans le domaine de la fibre optique. En Inde, l'essentiel de l'activité porte encore sur l'extension des réseaux, en particulier dans les zones rurales. 


Dans le même temps, notre attrait pour les jeux ou les réseaux sociaux, crée une demande massive de services de cloud et donc de centres de données dédiés. Toutes ces données sont stockées et gérées par dans ces immenses salles de serveurs informatiques. Le marché mondial des centres de données devrait atteindre plus de 400 milliards de dollars3 d'ici 2030, et croître de près de 10 % par an.


Grandir et se mettre au vert

Alors que les grandes entreprises technologiques construisent leurs propres installations captives, un nombre croissant d'opérateurs indépendants construisent et exploitent des centres de données et louent leur capacité, soit à un seul client par le biais de contrats d'achat pluriannuels, soit à plusieurs clients en fonction de leurs besoins. 


Les centres de données deviennent de plus en plus grands. Un centre de grande envergure peut héberger plus de 5 000 serveurs et fournir une capacité de 40 mégawatts. Cette croissance s’accompagne d’une exigence de durabilité : la réduction de leur consommation d'électricité et d'eau et de leurs émissions de dioxyde de carbone. Certains opérateurs, parmi lesquels Microsoft et Keppel DC à Singapour, envisagent même de construire des centres de données sous-marins pour réduire leurs températures.


Cette exigence génère un besoin croissant de financement et de conseil financier, que le client soit une multinationale, un opérateur indépendant ou l'un des nombreux fonds d'infrastructure et d'immobilier qui investissent dans ce secteur. 


Société Générale dispose d'une expertise TMT bien établie aux Etats-Unis et en Europe sur laquelle nous pouvons nous appuyer pour développer notre offre en Asie. Notre connaissance approfondie de ces marchés et notre capacité à analyser les garanties et modéliser les flux de trésorerie dans ce domaine peuvent constituer un avantage concurrentiel par rapport aux financiers locaux. Figurant parmi les leaders du financement en matière de développement durable et de la transition énergétique, nous pouvons également accompagner les clients qui s'efforcent de décarboner leurs actifs, par exemple en leur fournissant des solutions basées sur les énergies renouvelables.


La numérisation de notre monde est inéluctable. Elle promet d'améliorer la vie de millions de personnes, tout particulièrement dans les économies en développement de la région Asie-Pacifique. En tant qu’acteurs de la finance responsable, nous nous engageons à contribuer à son développement. 
 

1. The Mobile Economy 2022: www.gsma.com/mobileeconomy/wp-content/uploads/2022/02/280222-The-Mobile-Economy-2022.pdf

2. The World Bank Data: data.worldbank.org/indicator/IT.NET.USER.ZS

3. Bloomberg: www.bloomberg.com/press-releases/2023-01-26/data-center-market-size-worth-418-billion-by-2030-at-a-9-6-cagr-industryarc

Eugene Tan Director, Technology, Media & Telecom (TMT) Finance for Asia Pacific Societe Generale
Tapan Vaishnav Head of Advisory and Financing Group for Asia Pacific Societe Generale