Faire de la séquestration du carbone une classe d’actifs rentable

Alors que les entreprises du monde entier poursuivent leurs objectifs de réduction des émissions carbone, les crédits de séquestration de carbone de haute qualité et durables sont devenus un outil essentiel pour compenser les émissions résiduelles. En séquestrant activement le dioxyde de carbone de l’atmosphère par des méthodes telles que l’afforestation, la reforestation et la revégétalisation (ARR), ces crédits offrent une solution de plus en plus accessible pour contribuer à réduire l’impact environnemental.

Le marché plus large de la compensation carbone volontaire a connu une croissance notable cette année et devrait atteindre jusqu’à 35 milliards USD d’ici 2030, selon la société d’analyse financière MSCI – à comparer avec une estimation de 1 à 3 milliards USD d’ici fin 2025. La validation indépendante des projets, des contrats d’achat solides et des développeurs expérimentés sont des éléments clés qui soutiennent la croissance durable de ce marché.

Chestnut Carbon (« Chestnut »), un acteur majeur du secteur de la séquestration du carbone basé sur la nature, est un exemple de la croissance et du potentiel de ce marché afin de contribuer à répondre à des enjeux environnementaux plus larges. L’entreprise a levé 250 millions USD pour financer son développement, ce qui constitue la plus importante levée de fonds du marché volontaire du carbone en 2025.

Transformer plus de 25 000 hectares de terres agricoles improductives en forêts biodiverses

Société Générale s’engage depuis longtemps à financer le développement de solutions visant à réduire l’empreinte carbone mondiale, qu’il s’agisse d’investissements dans les énergies renouvelables, les infrastructures de véhicules électriques ou les solutions basées sur la nature.

Plus récemment, la banque a participé en tant que prêteur à un financement de projet sans recours de 210 millions USD pour soutenir le développement du projet de restauration durable de Chestnut Carbon, qui s’étend actuellement sur plus de 25 000 hectares dans le sud-est des États-Unis. L’initiative transforme des terres agricoles improductives ou dégradées en forêts robustes et biodiverses, générant des crédits carbone de haute qualité qui seront vendus à Microsoft dans le cadre d’un contrat d’achat ferme de 25 ans, contribuant à l’objectif de Microsoft d’atteindre une empreinte carbone négative en 2030.

Premier financement à grande échelle pour un projet de séquestration du carbone basée sur la nature 

Cette transaction constitue l’un des plus importants accords de séquestration du carbone aux États-Unis à ce jour, permettant de retirer près de 7,5 millions de tonnes de carbone, et représente le premier financement de projet à grande échelle pour une initiative de séquestration du carbone basée sur la nature dans le pays.

« Au fil des années, nous avons construit une solide expérience dans le financement d’initiatives durables qui soutiennent les efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique et réduire notre impact environnemental », a déclaré Eric Kim, Responsable du groupe Énergie +, Société Générale Amériques.

Marie Clara Buellingen, Responsable de la finance durable, Société Générale Amériques, a ajouté : « Ce financement de la dette est inédit pour un projet de séquestration du carbone fondé sur la nature. Il démontre que les solutions basées sur la nature peuvent être structurées comme une classe d’actifs investissable et rentable. Nous sommes fiers d’avoir contribué à la réalisation de cette étape importante. À mesure que le secteur de la séquestration du carbone mûrit et se développe, nous pensons que cet accord emblématique favorisera une adoption et des investissements plus larges, et qu’il souligne l’importance de la validation rigoureuse des projets, de flux de trésorerie prévisibles et d’un impact évolutif — des caractéristiques clés qui sous-tendent la rentabilité de tels projets du point de vue du financement. »

« Nous sommes reconnaissants que Société Générale ait rejoint le syndicat d’autres prêteurs de premier plan dans cette transaction de financement inédite », a déclaré Greg Adams, directeur financier de Chestnut. « Le solide syndicat de prêteurs qui s’est regroupé pour garantir ce financement démontre que les développeurs qui ont conclu des contrats d’achat à long terme avec des contreparties Investment Grade pour des crédits carbone de haute qualité fondés sur la nature, peuvent accéder à un capital à moindre coût, traditionnellement associé à des secteurs plus classiques comme l’énergie. Avec Société Générale et nos autres partenaires financiers, nous avons fait la preuve que le marché volontaire du carbone est rentable. Nous espérons que cet accord contribuera à catalyser davantage d’innovations financières et d’investissements dans ce domaine. »