Maroc : lutter contre la grave pénurie d'eau avec des solutions innovantes

Avec une diminution de l'approvisionnement en eau de près de 75 % depuis les années 1960 en raison de la pression démographique et du changement climatique, le Maroc est l'un des pays les plus stressés en matière d'eau au monde**. Pour remédier à la situation, le gouvernement met en œuvre des solutions innovantes pour sécuriser son approvisionnement. Un cadre juridique a été établi pour promouvoir les sources d'eau non conventionnelles, y compris le dessalement de l'eau de mer, et des partenariats avec des acteurs clés ont été formés pour faciliter cette transition. L'ONEE (Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable) dirige les efforts de gestion de l'eau, supervisant des projets qui garantissent sa disponibilité, dans un contexte de population et d'économie croissantes. L’usine de dessalement Casablanca-Settat, développée dans le cadre d'un partenariat public-privé (PPP) dédié, fait partie de ces projets.

Un jalon crucial dans la gestion de l'eau en Afrique du Nord

Ce projet, situé à Sidi Rahal, dans la région du Grand Casablanca, aura une capacité de production allant jusqu'à 300 millions de mètres cubes d'eau douce par an : 250 millions de mètres cubes pour la consommation humaine et jusqu'à 50 millions de mètres cubes pour l'agriculture régionale, contribuant de manière significative au développement économique et social local. L'eau potable produite bénéficiera à 7,5 millions de personnes résidant à Casablanca, Settat, Berrechid, Bir Jdid et dans les régions voisines. L’usine devrait être entièrement achevée en 2028. Non seulement elle promet d'améliorer l'approvisionnement en eau de la région de Casablanca, mais elle établira également un précédent pour les futures initiatives d'infrastructure en Afrique du Nord. En effet, elle sera la plus grande installation de ce type en Afrique et la plus grande usine de dessalement au monde entièrement alimentée par des énergies renouvelables.

Technologie avancée et intégration des énergies renouvelables

Le projet de dessalement Casablanca-Settat utilisera la technologie d'osmose inverse, garantissant une haute efficacité dans la purification de l'eau. Le processus implique plusieurs étapes de filtration et de traitement, permettant une production d'eau potable répondant aux strictes normes marocaines. De plus, le processus de dessalement sera entièrement alimenté par des énergies renouvelables grâce à un contrat d'approvisionnement spécifique avec un projet éolien séparé. Cette utilisation d'énergie renouvelable est une exigence de l'ONEE et s'inscrit dans les objectifs plus larges du Maroc de décarboner son approvisionnement énergétique et d'accroître sa capacité en énergies renouvelables.

Financer des infrastructures de dessalement ambitieuses

Les sponsors du projet, parmi lesquels Acciona (50 %), Green of Africa (45 %) et Afriquia Gaz (5 %), ont récemment annoncé la signature du financement du projet, représentant un investissement total de 6,5 milliards de MAD (~613 millions d'euros). Acciona, un grand groupe espagnol spécialisé dans la construction, les énergies renouvelables, les infrastructures et la logistique, sera responsable de la construction, de l'exploitation et de la maintenance de l'usine pendant une période de 27 ans, tandis que Green of Africa est aussi l'un des développeurs du parc éolien fournissant de l'énergie verte au projet.

Société Générale a joué un rôle de premier plan dans la structuration du financement, agissant dans cette transaction en tant qu'Arrangeur Principal Mandaté Initial, Prêteur Senior, Fournisseur de Couverture, Agent Intercréditeur, Sécurité Offshore et Banque de Compte Offshore. La banque participe en tant que prêteur unique dans le cadre de l'installation couverte par l'Agence de Crédit à l'Exportation espgagnole Cesce. Grâce à son implication, Société Générale a facilité la conception et la négociation d'une structure financière robuste.