Contribuer à rendre les centres de données plus respectueux de l’environnement
Les grands constructeurs de centres de données (data centers) se mobilisent face au changement climatique et cherchent à réduire les émissions de carbone avec de nouvelles installations et la mise à niveau des installations existantes d’une part, et en veillant à ce que l’énergie qu’elles consomment soit utilisée le plus efficacement possible. Certaines nouvelles installations de centres de données reposent presque exclusivement sur les énergies renouvelables. La conception des nouveaux centres de données vise à améliorer l’efficacité énergétique (« PUE », Power Utilization Efficiency) en réduisant leur consommation d’énergie par rapport à la moyenne du secteur. S’appuyer sur l’engouement croissant pour les investissements durables et proposer des solutions de financement éco-responsables permet en partie de rendre ceci possible.
La tendance à la décarbonation de l’infrastructure numérique en Amérique du Nord – et les sommes importantes investies – a été en grande partie encouragée par les objectifs ambitieux des gouvernements en matière de réduction des émissions de carbone. Aux États-Unis, par exemple, l’administration Biden a annoncé en 2021 l’ambition des États-Unis de réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 (par rapport à 2005). De même, le Canada s’est engagé à réduire ses GES de 40 %‑45 % d’ici 2030 par rapport à 2005.
La réduction des GES est particulièrement pertinente pour le secteur des infrastructures numériques. Le secteur numérique génère environ 3,5 % des émissions mondiales de GES et certaines estimations prédisent que les émissions du secteur pourraient croître de plus de 60 % d’ici 2025, si aucune mesure n’est prise. En d’autres termes, d’ici 2025, les émissions du secteur numérique pourraient représenter jusqu’à 3,1 gigatonnes de CO2 et atteindre 7 % desémissions mondiales. 25 % des émissions du secteur numérique sont potentiellement liée à l’infrastructure numérique qui englobe les centres de données, les réseaux 4/5G et les tours de télécommunications.
Les solutions de financement durable sont donc essentielles pour le déploiement de projets de décarbonation des centres de données et la conception de nouveaux centres de données adaptés.
Un exemple de ce type de financement réside dans les 900 millions de dollars canadiens levés par Vantage Data Centers pour augmenter considérablement la capacité de ses centres de données à Québec, au Canada.
Société Générale a financé en partie son projet d’extension du campus de centre de données de Québec, QC2, grâce à une option de financement durable de 68 millions USD.
Une partie du campus a reçu le label « prêt vert », une première pour l’entreprise, en répondant à des exigences spécifiques, notamment l’utilisation de près de 100 % d’énergie renouvelable, la faible quantité d’émissions de carbone anticipées, la conservation de l’eau, une conception de pointe de l’efficacité énergétique (PUE) et un plan de gestion de l’énergie pour garantir une performance opérationnelle élevée.
Grâce à ce financement, Vantage est probablement le premier opérateur de centres de données en Amérique du Nord à émettre un prêt vert lié à un projet spécifique basé sur l’usage du prêt.
Société Générale s’est à nouveau associée à Vantage début 2022 pour un prêt vert lui permettant de financer la construction d’un autre centre de données à très grande échelle en Virginie du Nord, dont le design est axé sur des objectifs PUE précis et remplissent d’autres critères ESG.
Société Générale est également intervenue en tant que Coordinateur et Chef de file des prêts verts dans le cadre de deux autres transactions concernant des centres de données sur le continent américain.
Vantage est une société d’infrastructure numérique basée au Colorado qui dispose de centres de données en Amérique du Nord, dans la région EMEA et en Asie-Pacifique. L’entreprise s’est engagée à atteindre l’objectif de zéro émission nette de carbone d’ici 2030. L’engagement en faveur des normes ESG dans la construction de centres de données durables par des entreprises comme Vantage est de bon augure pour Vantage, et pour l’ensemble du secteur des infrastructures numériques.
Le secteur des centres de données est devenu un exemple en matière d’utilisation de l’énergie renouvelable à grande échelle, en s’approvisionnant dans le solaire, l’éolien (et, dans le cas du campus Vantage de Québec, l’hydroélectricité) pour alimenter leurs centres de données. Et la finance durable confère une réelle responsabilité quant à la manière dont les entreprises financent leurs activités.
L’horizon 2030 approche à grands pas, mais avec l’engagement et les moyens de financement appropriés, 2030 pourrait devenir un horizon propice à l’optimisme plutôt qu’au désespoir.