Impact sectoriel : les conséquences de la pandémie outre-Atlantique Décryptage par Stephen Gallagher

08/04/2021

L'un des changements les plus spectaculaires que nous avons observés au cours de la pandémie économique est la façon dont les Américains dépensent leur argent. En d'autres termes, les consommateurs dépensent beaucoup plus en biens, en rénovant leur maison, par exemple, et moins en services, comme les voyages et autres achats qui nécessitent un engagement social.

Stephen Gallagher

L'un des changements les plus spectaculaires que nous avons observés au cours de la pandémie économique est la façon dont les Américains dépensent leur argent. En d'autres termes, les consommateurs dépensent beaucoup plus en biens, en rénovant leur maison, par exemple, et moins en services, comme les voyages et autres achats qui nécessitent un engagement social. 

Actuellement, la consommation de biens est supérieure de 300 milliards de dollars par rapport aux prévisions. Cette frénésie d'achats de biens est une réponse assez prévisible aux contraintes de la pandémie, mais combien de temps durera-t-elle ?  Et quand les dépenses en services retrouveront-elles leurs niveaux historiques ? 

Stephen Gallagher, économiste Société Générale pour les États-Unis, pense que les niveaux élevés d'achats de biens vont bientôt retomber aux niveaux de tendance historiques. Il illustre cela avec l'exemple des personnes qui ne vont plus à la salle de sport pendant la pandémie (dépense de service) et qui achètent à la place des équipements d'exercice (biens) à utiliser à la maison.  « Le confinement social et les chèques de relance ont vraiment mis le feu aux achats de biens, mais je pense que nous verrons un retour à des niveaux normaux à partir du second semestre 2021 et jusqu'en 2022 » souligne Stephen Gallagher.

En ce qui concerne les services, si les dépenses de logement et de soins de santé dépassent les niveaux d'avant la crise en raison d'une plus forte demande pour ces services, les contraintes sociales empêchent toujours fortement un retour aux niveaux tendanciels dans l'ensemble des services.

Les voyages, les restaurants, l'hébergement dans les hôtels, les concerts et autres événements de divertissement restent limités et les dépenses sont de 500 milliards de dollars en dessous des niveaux de  février 2020. 

"Ce n'est pas un manque d'argent qui empêche une reprise plus complète de la consommation dans les services", déclare Stephen Gallagher. "Je pense que les dépenses finiront par revenir aux niveaux tendanciels, mais il faut d'abord lever les restrictions et ensuite rétablir la confiance du public."